Témoin de la grande histoire de France, la cité de Carcassonne et sa position stratégique entre Méditerranée et Atlantique a connu de nombreux bouleversements.

Son histoire remonte au 6ème siècle avant notre ère où un oppidum occupait déjà l’emplacement de la forteresse. Très convoitée et conquise à de nombreuses reprises tout au long de son histoire, la cité conserve encore les traces de ce passé tumultueux.
Tribus barbares, gallo-romains, wisigoths et Sarrasins s’emparèrent tour à tour de la cité, avant qu’elle ne soit conquise par Pépin le Bref et rattachée au royaume carolingien et ce, jusqu’à la mort de Charlemagne et la dislocation de l’empire.

La cité devint par la suite la propriété de la famille Trencavel, qui va entreprendre de nombreuses constructions afin de faire prospérer la ville et surtout pour la défendre durant cette période féodale troublée.
Au moyen-âge, profitant de la croisade contre les cathares, le roi Louis IX (Saint-Louis) rattache la cité à la couronne et marque ainsi la fin du pouvoir des seigneurs du Midi qu’il juge trop indépendant.
Tout au long de ce passé agité, la cité s’est enrichie de différentes constructions militaires et religieuses, ainsi que de fabuleuses histoires et légendes que le visiteur peut découvrir en parcourant ce spectaculaire patrimoine et les musées qui retracent la grande et petite histoire de France.

Sans oublier la dégustation de la gastronomie locale, typique du sud-ouest et marquée par ce territoire situé entre mer et montagne, avec ses nombreuses spécialités et notamment la fierté régionale : le cassoulet, accompagné des vins réputés de la région.

Une promenade dans les "lices" permet de découvrir les évolutions qu’a connues la forteresse au cours des siècles et de mesurer la taille de cet impressionnant ouvrage militaire.
La lice est l’espace plat et dégagé entre les deux enceintes; il permettait de piéger d’éventuels envahisseurs entre les deux murailles et aux cavaliers de pouvoir se déplacer rapidement autour de la cité pour les repousser. En temps de paix, les lices étaient utilisées pour différentes manifestations, notamment des tournois et des joutes.
La première enceinte (intérieure) date des gallo-romains et même si elle a été modernisée au 13ème siècle, on peut toujours voir les soubassements d’origine reconnaissables à leur maçonnerie.
Cette première enceint comporte encore 17 tours datant de l’époque gallo-romaine, reconnaissables à leur forme en "fer à cheval", arrondies devant et plates derrières.

Au 13ème siècle, Saint-Louis renforce les défenses de la cité et fait ériger le deuxième rempart. Les travaux se poursuivront avec ses descendants, Philippe III "le Hardi" et Philippe IV "Le Bel ", qui vont renforcer la vocation militaire de la cité pour en faire une place forte imprenable; la cité prend alors le surnom de "Pucelle du Languedoc".
Durant le règne de Philippe III (1280), les défenses de la cité seront complétées par d'imposantes portes contrôlant les entrées de la citadelle situées aux quatre points cardinaux.
La plus notable est la porte Narbonnaise (orientée vers Narbonne), qui protège l'entrée principale de la ville. Elle est constituée de deux tours imposantes qui encadrent la porte et est équipée d'archères adaptées aux tirs d'arbalètes et d'assommoirs qui protègent la double herse.
A l'entrée trône le buste de "Dame Carcas" à qui la légende attribue le nom de la cité. Il s'agit en fait d'une réplique du buste du 16ème siècle, l'original étant exposé dans le château Comtal.

Construit en 1130 par les Trencavel, comme résidence seigneuriale des vicomtes de Carcassonne, le château fût conçu comme une ultime forteresse au cœur de la cité.
Pour pénétrer dans la cour du château, il faut passer la barbacane avant de traverser le pont qui enjambe les douves (où pousse désormais un jardin médiéval) et se termine par un pont levis, puis accéder à la lourde herse encadrée de deux imposantes tours jumelles qui défendent l’entrée du château.

Passée la porte, on arrive dans la cour d'honneur d’où l'on peut observer les différentes époques de la construction du château avec ses styles différents: roman, gothique et renaissance, ainsi que les hourds, des galeries de bois situées en haut des murailles, qui permettaient de lancer des projectiles sur les assaillants à travers un plancher percé.

La cour est encadrée par les logis et le donjon qui abritent des expositions sur l’histoire de Carcassonne, un musée lapidaire qui présente les découvertes réalisées durant la restauration de la cité et où un film retrace la construction du château et sa restauration au 19ème siècle.
Durant la visite on pourra admirer, entre autre, de magnifiques statues et sculptures du moyen-âge, le gisant d'un chevalier du 15ème siècle, une fresque murale représentant des chevaliers au combat ainsi qu'une magnifique fontaine à ablution du 12ème siècle.

Du château, on accède aux remparts avec leurs 9 tours dont la tour Pinte, la plus haute de la cité, une tour de guet carrée recouverte de créneaux qui, de ses trente mètres de haut, offre un très beau panorama sur la vallée.
Emprunter le chemin de ronde permet de visiter les différentes tours du château, de traverser les hourds et d'admirer de nombreux points de vue sur la cité et la bastide.

Construite sous l'impulsion de la famille Trencavel, la basilique, à l'époque cathédrale de Carcassonne,  se dresse sur l'emplacement d'une ancienne église Carolingienne.
Sa construction commence en 1096, ses matériaux sont alors bénis par le pape Urbain II, et se termine en 1130 : la cathédrale est alors de style roman.
A partir de 1269, sous Louis IX (saint Louis), la cathédrale sera agrandie et remaniée dans le style gothique. Ces modifications se poursuivront jusqu'au 15ème siècle.
L'édifice perdra son statut de cathédrale en 1803 au profit de l'église Saint-Michel, située dans la Bastide saint Louis et en 1898 elle reçoit le titre de basilique par le pape Léon XIII.

Résultat de ces nombreuses transformations, la basilique offre un mélange harmonieux entre le style roman et gothique qui confère à l'édifice un charme unique et remarquable.
On peut y admirer la nef romane et sa magnifique voute composée de six travées dont les arcs retombent sur des piliers ronds et carrés et qui ouvre sur un transept et un chœur gothique illuminés par les vitraux d'origine du 12 et 13ème siècle; vitraux qui comptent parmi les plus beaux du sud de la France.
La visite de la basilique permet également d'admirer son riche mobilier religieux, ses tableaux et ses statues, magnifiques exemples d'œuvres d'art gothique.

Parmi ces trésors, il faut signaler le tombeau de l'évêque Pierre de Rochefort (1300- 1321) et son type architectural rare en France. Le tombeau, qui représente une des plus belles œuvres sculptées de la cathédrale, prend en effet la forme d'un triptyque dressé verticalement où l'évêque apparait en son centre encadré de deux chanoines.

La pierre du siège, est un des autres trésors de la basilique. Elle représente une saisissante scène de bataille: le siège d'une cité dont les défenseurs bombardent les assaillants avec un trébuchet, avec, surplombant la scène, un ange qui guide l'âme d'un mort vers le ciel.
On estime généralement qu'il s'agit du siège de Toulouse conduit par les croisés lors de la croisade contre les albigeois, et que l'ange conduit l'âme de Simon de Montfort, chef de la croisade, mort durant cette bataille.
Cette pierre serait alors probablement un bas relief provenant du tombeau de Simon de Montfort qui fût inhumé trois ans dans la basilique avant d'être transporté dans un monastère près de Montfort - l'Amaury (Seine et Oise).

A voir également, le magnifique grand orgue de la basilique, magnifique instrument du 17ème siècle classé monument historique, qui est un des plus anciens et des plus importants de France.
Les amateurs peuvent venir apprécier les riches sonorités de l'instrument lors des concerts d'été organisés par "Les estivales d'Orgue de la Cité" de juin à septembre.