Cet ancien "village usine", une cité drapière créée en 1670 par un riche marchand drapier de Clermont l'Hérault, fut soutenu financièrement par Colbert qui en fit l'un des plus grande Manufacture Royale du Languedoc-Roussillon.
Son patrimoine bâti, aujourd'hui envahi de végétation, possède un charme authentique qui témoigne avec discrétion et mystère, d'un passé où l'activité y fût intense et la vie fourmillante.
Histoire de la Manufacture Royale
En 1670, L'Hérault Pierre Baille, riche fabricant et marchand drapier de Clermont-l'Hérault, décide de construire une manufacture textile : il choisit le site en fonction de sa proximité des grands axes de communication, et de la proximité de la Dourbie qui lui fournira toute l'eau nécessaire à l'activité de ses ateliers.
Dès 1677, dans le but de dynamiser l'économie locale, mais surtout de concurrencer les textiles anglais et hollandais, Colbert lui accorde le statut de manufacture Royale qui va lui donner un essor considérable.
Dès le départ, son implantation particulière, en milieu rural, résulte toute l'originalité de son architecture, pensée pour favoriser sur place le maintien d'une main d'œuvre de qualité en lui apportant un cadre de vie attractif. Une "petite ville neuve" nait : non seulement l'ensemble des ateliers nécessaires à la chaine de fabrication du tissu sont regroupés, mais c'est toute une cité qui se crée : logements pour les ouvriers et leurs familles qui viennent parfois de loin pour trouver du travail, une petite chapelle, des boutiques vendant les produits de première nécessité, puis plus tard divers services, boulangers, médecins, menuisiers … Le tout entouré d'une haute enceinte. Lors de son accession au titre de manufacture royale, elle obtient également le non de Villeneuve-lès-Clermont qui entérine son statut de village autonome.
L'activité de la manufacture perdura jusqu'au milieu des années 50, ou la concurrence et le vieillissement des son matériel signeront son arrêt définitif.
La visite
La visite de ce site un peu magique nous conduit à travers les ruelles pavées à la rencontre de vestiges industriels, de longs blocs de logements pour les familles, d'anciens ateliers de ferronnerie… On peut y suivre le trajet de l'incroyable système d'irrigation nécessaire pour amener l'eau de la Dourbie jusqu'aux bassins. Classé zone de protection du patrimoine et du paysage en 1955 en raison de l'originalité et la qualité de son patrimoine, La Manufacture de Villeneuvette comprend également quelques monuments classés Monuments Historiques : Sa majestueuse porte d'entrée, gravée en son fronton de la devise "honneur au travail", sa chapelle ou encore le Pont de l'Amour…
A l'origine un le Pont de l'Amour était un aqueduc destiné à conduire l'eau des bassins jusqu'aux usines plus en contrebas. Cependant, la légende veut que les amoureux franchissent ensemble cet aqueduc, main dans la main, en s'embrassent au centre avant de poursuivre leur chemin. S'ils y parvenaient, le mariage leur était assuré dans l'année. S'ils échouaient, le mariage était compromis. Il faut dire que le "pont" était plutôt étroit et que le traverser, a fortiori à deux, était chose peu aisée …
Le village fut petit à petit déserté. Mais des travaux de restauration ont depuis été entrepris. Aujourd'hui Villeneuvette compte environ 70 habitants, dont nombre d'artistes et d'artisans d'art. Et même si le visage industriel est un peu moins présent, la mémoire du lieu reste vivace : celle d'une petite cité fermée qui fût, pendant plus de 2 siècles, une des plus florissante manufacture textile de la région.