Selon les régions, cette pastèque porte différents noms : Gégérine, Gigérine, Courge Barbarine, Citre ou Méréville (merveille) en Provence.
Il s’agit d’une forme de pastèque à chair très ferme qui donne des fruits allongés ou ronds selon la variété et pouvant peser entre 2 et 15 kg.
Sa peau est lisse et rayée de bandes vertes plus ou moins foncées sur un fond vert pâle et sa chair est blanche et ferme. C’est un fruit peu sucré qui ne se consomme pas cru mais sert à la confection de délicieux fruits confits et de confitures.
La pastèque à confiture est un fruit d’automne qui mûrit tout l’été pour être cueilli avant les premiers froids (entre octobre et novembre) et qu’on peut parfois trouver jusqu’en janvier.
Originaire d’Afrique, la pastèque gagna l’Egypte et l’Asie dès l’antiquité, mais son histoire reste obscure à cause de la confusion de ses noms avec le melon.
Au 16ème siècle, la citre fût introduite en France depuis l’Espagne et sa culture gagna tout le sud de la France.
Elle servait de culture d’appoint pour la réalisation de confitures (appellation des fruits confits à l’époque) destinées à la consommation familiale et à la vente sur les marchés.
Très présente dans les fermes, la citre servait également de nourriture pour les cochons ("de la confiture aux cochons" ?).
De nombreux écrits entre le 16ème et le 19ème siècle font mention de la citre, notamment en référence aux confitures sèches (fruits confits) qui firent la renommée de confiseurs de Béziers, Beaucaire ou Apt. On la trouvait sur le « royaume », la brioche des rois provençale.
A l’époque le commerce des fruits confits était florissant et représentait un des fleurons de la gastronomie languedocienne.
De nos jours la fabrication de fruits confits n’est plus qu’une petite production locale, presque confidentielle, et la citre est devenue un fruit presque oublié, sauf par les amateurs qui apprécient toujours son goût subtil, sa texture et sa belle couleur dorée.
La citre ne se consomme pas crue mais uniquement confite sous forme de confiture, bien qu’en fait de confiture, il s’agisse plus d’une sorte de gelée avec des morceaux de citres confits.
Avec sa couleur dorée qui semble emprisonner les rayons du soleil, cette délicieuse confiture ensoleille les petits déjeuners hivernaux.
Ce plaisir sucré a tout de même un prix, celui de sa préparation, qui, entre l’épluchage, l’épépinage et le confisage prend de 3 à 4 jours.
Mais ce temps de préparation est vite oublié quand on déguste enfin cette vieille recette de confiture aussi originale que délicieuse.