Sur la colline du Puig del Rey qui domine la ville de Perpignan et la plaine du Roussillon se dresse le palais des rois de Majorque, un magnifique palais-forteresse de style gothique méditerranéen.
Entouré d’un écrin de jardins et protégé de ses remparts, le palais abrita la cour des rois de Majorque jusqu’en 1349 et fait partie des plus anciennes demeures royales de France.
Edifié à partir de 1276 par le roi Jacques II de Majorque qui désirait une demeure dans la capitale continentale de son royaume, le palais conçu en plein moyen-âge ne reprend pas le style architectural de l’époque.
Même si le palais se dota de défenses pour servir de forteresse, ici, pas de pont-levis, de meurtrières ou de murailles imposantes mais un style plus raffiné, riche d’influences méditerranéennes et de culture arabo-hispanique.
Une fois passées les défenses austères du palais, le visiteur est surpris par l’élégance de la cour d’honneur, de ses fines arcades, des escaliers et des galeries qui allègent la façade principale.
Les bâtiments du palais furent construits avec de nombreux matériaux qui confèrent à l’ensemble une certaine beauté.
Les murs en briques d’argile mélangées à des galets, contrastent ainsi avec les pierres de taille utilisées pour les portes, les fenêtres, les escaliers, les angles des murs et surtout les tours, constituées de différents marbres de la région et qui apportent à l’édifice un ensemble de teintes variées ocre, bleu et blanc.
A l’extrémité de la cour, dominant l’ensemble, se trouve la tour des chapelles qui abrite deux chapelles superposées, la chapelle basse, la Sainte-Madeleine, et la chapelle haute dédiée à la sainte Croix avec son élégant portail de marbre rose et blanc.
Il est probable que la chapelle haute était réservée au roi et pour les grandes célébrations, tandis que la chapelle basse était celle de la reine.
De la tour des chapelles, on accède aux appartements royaux, ainsi qu’aux différentes salles où s’exerçait le pouvoir royal, comme la salle du trône ou la salle de Majorque qui accueillait les banquets et les réunions officielles.
En découvrant les salles du palais, le visiteur peut encore admirer des ornements moyenâgeux et sur les murs, de curieuses peintures d’époques, notamment une frise en arabe ancien.
Enfin, et pour bien terminer la visite, il faut monter en haut de la Tour de l'Hommage, une tour en marbre bleuté dont la terrasse offre une vue magnifique sur les jardins et les fortifications ainsi qu’un superbe panorama sur Perpignan, la plaine du Roussillon, le massif des Corbières et sur le Canigou qui veille sur la ville.
Capitale du comté de Roussillon au 10ème siècle, le comté de Perpignan est légué en 1172 à Alphonse II d'Aragon et intègre ainsi la couronne d'Aragon. La ville est rattachée à Barcelone et rejoint la catalogne.
Au 13ème siècle Jacques Ier d'Aragon dit « le Conquérant » étend son territoire, avec la conquête des iles Baléares dont l’île de Majorque.
Le royaume d’Aragon devient alors le royaume de Majorque et Perpignan est choisie comme capitale continentale.
Durant ce règne, la ville va connaître son âge d’or et un essor industriel et commercial important qui va entrainer un profond remaniement de la cité qui se dote de nombreuses constructions, sièges du pouvoir royal, économique et spirituel.
De cette époque on peut admirer de nombreux bâtiments comme le Palais des Rois de Majorque, le Castillet qui protégeait la porte principale de la cité, la Loge de Mer qui abritait le consulat de la mer et la Cathédrale Saint-Jean-Baptiste et son cloître cimetière.
En 1344 Perpignan est réintégrée au royaume d’Aragon et perd son statut de capitale, ce qui marquera la fin du royaume de Majorque.
Marqué par la rivalité entre la France et l’Espagne, la région connaitra une période troublée avant d’être définitivement annexée par la France en 1659.