Perpignan est une ville ou il fait bon se promener à la découverte de ses ruelles médiévales et de ses monuments historiques, dans une ambiance méridionale catalane typique, avec ses palmiers et ses bâtiments colorés de rouge.

Française depuis seulement 1659, la ville de Perpignan conserve une forte identité catalane et un patrimoine médiéval marqué par une histoire riche et des influences et un style ibériques.

Labélisée ville d’art et d’histoire, Perpignan a su préserver et mettre en valeur son patrimoine historique et architectural pour le plus grand bonheur des visiteurs qui pourront aller se balader à la découverte du centre historique médiéval, des parcs et jardins colorés ou visiter les nombreux musées de la ville.
La visite de Perpignan est aussi l’occasion de flâner à la découverte des spécialités de la gastronomie, de l’artisanat, et des traditions locales issues d’un brassage des cultures et des populations qui ont fait sa richesse et donnent à la ville son caractère unique.

Si la première mention de la ville de Perpignan date du 10ème siècle, il existait déjà à l’époque romaine une ville fortifiée : l’oppidum de Ruscino (Château-Roussillon) qui aurait donné son nom à la région Roussillon.
Après la chute de Rome, l’invasion des wisigoths puis celle des sarrasins, la région est reconquise par Charlemagne en 811. C’est le début de l’ère des carolingiens qui voit la construction de nombreux villages dans la plaine du Roussillon et notamment Perpignan.

La ville connaît alors un fort essor et devient la capitale du comté de Roussillon. On y construit un château comtal (dont il ne reste que quelques salles souterraines), une église dédiée à Saint Jean (saint Jean Le Vieux) que l’on peut admirer à coté de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste et un hôpital aujourd’hui disparu.
Léguée au royaume d’Aragon en 1172, la ville est rattachée à Barcelone et rejoint la catalogne.

C’est au 13ème siècle que Perpignan connaît son apogée avec Jacques 1er le Conquérant qui étend son territoire, avec la conquête des iles Baléares dont l’île de Majorque.
Le royaume d’Aragon devient alors le royaume de Majorque avec Perpignan comme capitale. Le royaume s’étendra sur les Baléares, le Roussillon, la Cerdagne et la seigneurie de Montpellier.

Riche et puissant, le royaume connaît pendant cette période un essor industriel et commercial important grâce à sa puissance politique et sa production de draps, la grande industrie de l’époque médiévale.

Durant ce règne, la ville va être profondément remaniée par de nombreuses constructions que l’on peut encore admirer de nos jours, comme le Palais des Rois de Majorque, un palais-forteresse de style gothique qui domine la ville, le Castillet, une magnifique tour qui protégeait la porte principale de la cité ou la Loge de Mer qui abritait le consulat de la mer.

Au 14ème siècle, la ville se dote d’une cathédrale (Cathédrale Saint-Jean-Baptiste) de style gothique méridional, avec à ses côtés un cloître cimetière, Le Campo Santo, le plus ancien ensemble funéraire de ce type en France.

Perpignan perdra par la suite son statut de capital par la réintégration du royaume de Majorque dans la couronne d’Aragon avant de connaître une longue période tourmentée issue des rivalités entre la France et l’Espagne.
La ville sera conquise par Louis XI en 1463 avant d’être rendue à l’Espagne en 1493 par Charles VIII.

Mais, Catalane de cœur, la ville n’acceptera jamais la domination des rois d’Espagne et du gouvernement madrilène et se révoltera en 1640 en proclamant Louis XIII Comte de Barcelone.
Allié aux catalans, Louis XIII assiège et prend la ville en 1642, accueilli avec soulagement par les habitants libérés de la domination des rois castillans.
Mais le traité des Pyrénées conclu en 1659 entre la France et l’Espagne confirmera l’annexion du Roussillon par la France et mettra fin aux espoirs des perpignanais de refonder l’unité catalane.
Ainsi devenue française depuis moins de 400 ans, Perpignan reste une ville à forte identité catalane qui a su conserver ses traditions et sa culture.

Monuments et sites touristiques
Le quartier médiéval de Saint-Jean, dont l’entrée est symbolisée par le Castillet, une fortification qui protégeait l’entrée de la ville et qui abrite aujourd’hui le musée d'histoire de Catalogne.
En parcourant les ruelles sinueuses de ce quartier, on remonte à l’époque des rois de Majorque et du rôle important de Perpignan qui concentrait alors les pouvoirs politiques, religieux et économiques de la région.
Le visiteur pourra admirer le palais des rois de Majorque (14ème siècle), un palais forteresse de style gothique qui offre une belle vue sur la plaine du Roussillon, avant d’aller prendre un rafraichissement à la Loge de Mer (14ème siècle,) l’ancien consulat de la mer qui accueille aujourd’hui le Café de France.

A quelques pas de la Place de la Loge se dresse la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, un impressionnant bâtiment de style gothique méridional dont la façade sobre et d’allure modeste cache en fait une imposante nef de 80 mètres de longueur et de 26 mètres de hauteur qui abrite un riche mobilier religieux.
Attenant à la cathédrale se trouve le Campo Santo, le cloître cimetière de la cathédrale qui constitue le plus ancien édifice de ce style en France. C’est dans ce cimetière en forme de cloître, à l’abri des arches, qu’étaient enterrés les notables de la ville.
A noter l’église Saint-Jean le Vieux, une église romane du 10ème siècle qui ne se visite pas mais dont on peu admirer la façade.


Spécialités catalanes
La visite de Perpignan sera prétexte à la dégustation de quelques spécialités locales : la cargolade (escargots à la catalane), les boles de picolat (boulettes de viande relevées aux épices), l’ouillade (une potée catalane), l'escalivada (légumes grillés et marinés à l’huile d’olive), la fameuse crème catalane, la bunyete(sorte de beignet fin) ou les rousquilles (biscuit rond et parfumé) ainsi que les vins des terroirs environnants.


Quelques manifestations

La Procession de la Sanch - Mars Avril
Chaque vendredi Saint, depuis 1461, la procession de la Sanch défile dans les rues de Perpignan dans un étrange cortège ou chaque pénitent, habillé d’une impressionnante robe longue et d’une cagoule en pointue de couleur noire ou rouge, porte de lourds « Mistéris » évoquant des scènes de la passion du Christ.
Plusieurs fois interdite par l’église, qui la trouvait trop « baroque », cette fête médiévale a toujours survécue.

La fête de la Saint Jean – Juin
A l’occasion de la saint Jean, Perpignan fête le saint patron de la ville Saint-Jean Baptiste dans une grande fête (Festa Major) mélangeant traditions populaires et modernité.
Un grand feu est alors allumé au sommet du Canigou, visible depuis toute la région, avant que la flamme ne soit portée en cortège jusqu’à la ville pour embraser le Castillet et donner le signal des festivités.
Cette fête a pris un sens tout particulier pour les catalans car au fil des années c’est toute la catalogne qui s’associe à cette fête et participe à l’illumination du Canigou en envoyant des fagots de bois marqués du nom de la ville ou du village de provenance.
Un flambeau est ensuite rapporté par des porteurs pour annoncer l’arrivée de l’été dans tout le pays catalan, de Palma de Majorque à l’Andorre en passant par Barcelone.

Trobades médiévales – Septembre Octobre
Chaque année Perpignan fait revivre l’âge d’or que la cité a connue au moyen-âge du temps des rois de Majorque. Pour l’occasion le centre médiéval de la ville s’anime au son des troubadours et des parades ainsi que le site du Serrat d’En Vaquer qui plonge le visiteur dans la vie du moyen-âge avec son marché, ses artisans médiévaux, ses tournois, combats et ripailles.