Situé à 2km au nord de Laudun-l’Ardoise et de son vignoble réputé, l’Oppidum Romain du Camp de César est une antique ville romaine qui, avec ses 18 hectares, constitue un des sites archéologique les plus importants de la région. Les fouilles y ont mis à jours de nombreux vestiges : forum, basilique, remparts, quartier artisanal et d'habitat, nécropoles ...
Implanté sur le plateau de Lacau, site stratégique dominant le sillon rhodanien, l’oppidum du Camp de César présente les vestiges de cinq périodes d'occupation successives s’étalant sur plus de 1000 ans depuis l’Age du Fer jusqu’ au Moyen-âge.
L'oppidum Gaulois
Occupé pendant plus de 1000 ans depuis le 5ème siècle avant notre ère (âge du fer), l’Oppidum de César raconte l’histoire des populations qui se sont succédé dans le bassin méditerranéen.
A cette époque, les gaulois implantèrent un premier oppidum ; un village fortifié abritant une communauté paysanne qui entretenait déjà des rapports commerciaux avec Marseille comme en atteste la découverte d’amphores massaliètes (cf. Massalia : Marseille).
Protégé par ses fortifications et privilégié par son ouverture sur le monde méditerranéen grâce au Rhône qui constituait un important axe de communication, puis à la proximité d’importantes voies romaines, comme la voie Domitienne, l’oppidum devint une bourgade importante contrôlant un vaste territoire.
Situé en belvédère, il offrait en outre à ses occupants un point de vue exceptionnel sur les alentours et notamment sur la vallée du Rhône dont on peut admirer le panorama exceptionnel qui s’étend jusqu’aux alpes, depuis deux tables d’orientation installées sur la falaise.
La période Romaine
Au 1er siècle avant notre ère, suite à la conquête romaine du sud de la Gaulle, l’oppidum est de nouveau occupé de manière importante.
La ville qui s’agrandit se dote de nouvelles fortifications dont on peut admirer les vestiges : un rempart comprenant une porte charretière ainsi qu’une porte piétonne voutée, le tout protégé par des tours de défense quadrangulaires (les seuls tours découvertes dans ce type de fortification pour cette époque).
L’oppidum a compris jusqu’à deux portes charretières qui témoignent d’un trafic intense et donc de l’importance de l’agglomération dont les nombreuses « villae », bâtiments agricoles, situés dans la plaine de la Tave attestent d’une gestion organisée des terres avec la culture des céréales et de la vigne.
Au 1er siècle (Le Haut Empire) la ville qui est à son apogée entame une nouvelle phase de développement et la trame urbaine est entièrement repensée avec de nouvelles réalisations architecturales ; notamment par la construction d’un forum, d’une basilique et d'un tribunal qui viennent conforter le rôle politique et administratif de la ville.
L’importance économique, politique ainsi que sa large sphère d’influence ont procuré à l’oppidum du Camp de César une survie et un épanouissement exceptionnels durant plusieurs siècles.
L’oppidum fut déserté à la fin du VIe siècle et Laudun s'est développé vers la plaine en s'orientant vers la culture de la vigne, dont les romains étaient friands, et qui fait aujourd’hui la renommée de la commune.
Visite des vestiges de l’Oppidum du Camp de César
Les remparts : on distingue les remparts gaulois, les plus anciens, constitués d’un amas imposant de pierres, des remparts romains construits avec des pierres de grande taille et présentant un aspect plus régulier.
La fortification était complétée par plusieurs tours quadrangulaires (les seules datant de cette période dans le Languedoc).
La tour ronde est un des vestiges les mieux conservés de l’oppidum ; n’offrant que peu d’avantages défensifs, elle devait avoir plutôt un rôle d’apparat.
La tour ronde s’élève à côté de la porte piétonne dont on voit encore en partie la voute initiale.
La porte charretière dont on voit encore les traces du système de fermeture (deux profondes saignées verticales destinées à contenir un chambranle en bois) ainsi qu’une chaussée comprenant un chasse-roue servant à protéger la porte et le trottoir des roues des charrettes.
Derrière l’enceinte de la ville haute, on découvre les vestiges du Forum romain, une place publique qui était bordée sur trois côtés par une galerie couverte soutenue par des colonnades et à côté de laquelle se trouvaient des boutiques dont on voit encore les vestiges.
Au Nord de la place, on distingue l’emplacement de la Basilique, un bâtiment civil qui abritait les réunions publiques ainsi qu’un tribunal. Un travail de restauration permet d’admirer les vestiges de la basilique et notamment les blocs de pierres installés pour marquer l’emplacement des colonnes qui soutenaient l’édifice.
Tout autour de la cité on peut également découvrir les vestiges des habitations qui conservent quelques détails sur l’habitat de l’époque (pas de porte) ainsi qu’un bâtiment à vocation artisanale, a priori un pressoir à huile.
Pour finir la visite, ne manquez pas d'aller admirer la vue exceptionnelle sur la vallée du Rhône offerte par deux tables d’orientation ainsi que les vestiges de la Chapelle Saint-Jean de Todon au nord du site.